Antick — l'espace des objets disparus ou en voie de l'être

Dispositifs d'éclairage dans la maison
Du 16e siècle aux début du 20e
par Jean-Claude Raymond

Présentation

De la simple torche qui brûle à l'ampoule électrique et le néon, l'évolution de l'éclairage fut lente. Pour fixer les idées, quand l'inventeur de la bougie mourut, Winston Churchill était déjà né. Ce dernier fut premier ministre du Royaume-Uni pendant la Seconde guerre mondiale. En 1950, les lampes à pétrole étaient encore dans les maisons. Elles étaient utilisées dans les cas de coupure de courant qui étaient assez fréquentes.

Vous trouverez ici quelques objets du passé récent, certains précédèrent l'arrivée de l'électricité et d'autres datent du début de l'électricité.

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Abat-jour en tôle émaillée

Abat-jour en tôle émaillée dans une écurie

Photographie J.-C. Raymond

Ce modèle a été photographié dans une étable. On le trouvait dans les dépendances mais on pouvait aussi le trouver dans les cuisines des fermes. Généralement ceux des cuisines étaient en opaline blanche. Il porte ici les traces de chiures de mouches déposées au long de son histoire. on peut supposer sans trop se tromper qu'il n'a jamais été nettoyé depuis sa mise en place, probablement vers les années 1950.

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Bougeoir et chandelier

Chaleil (lampe à huile)

Photo J.-C. Raymond

La bougie nous semble aujourd'hui un moyen d'éclairage archaïque mais l'invention de la bougie stéarique que nous connaissons aujourd'hui est postérieure à la Révolution. Longue et de faible diamètre, la bougie doit être placée dans un bougeoir tel l'exemple en cuivre présenté à gauche. On l'introduit dans le cylindre en cuivre. Un téton permet de la remonter en fonction de son usure.

Elle est composée de stéarine, partie blanche fabriquée par saponification (réaction de la soude sur les corps gras, utilisée aussi pour obtenir les savons d'ou le nom) de graisses naturelles en particulier animales. Elle fond à la chaleur dégagée par la flamme de la mèche centrale qui fournit la lumière en brûlant. Outre un effet mécanique de maintient de la mèche, la stéarine limite la vitesse de combustion de la mèche. La stéarine fondante s'écoule le long de la bougie d'où la collerette en haut du cylindre du bougeoir.

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Chaleil ou (chaleuil, caleil)

Chaleil (lampe à huile)

Photographie J.-C. Raymond

Chaleil ou caleil ou encore caleuil est un mot d'ancien français et de parler bas-tourangeau pour désigner l'objet représenté sur la photographie de gauche. C'est une lampe à huile. Ce type doit être ancien car sa fabrication fait appel à des techniques simples, anciennes et artisanales. L'objet ne comporte auncune soudure. Il est fabriqué principalement à partir d'une feuille de laiton et d'une tige en fer. La feuille de laiton est simplement relevée sur ses bords pour constituer le réceptacle contenant  l'huile. Elle fixée par deux rivets à la partie verticale recevant une lamelle de laiton servant à soutenir une mèche. La dernière partie, le crochet servant à suspendre le tout est une tige de fer forgé en forme de crochet. Le fer torsadé était très utilisé au Moyen-Âge, principalement à titre décoratif.  Cet objet a été trouvé dans un vieux bâtiment de ferme sur la commune de Ceaux-en-Loudun. Il a probablement servi jusque vers la fin du 19e siècle. Il ne faut pas oublier que la bougie n'a été inventée qu'au 19e siècle.

Rabelais utilise le mot caleil pour désigner une lampe à huile dans un passage du chapitre XXIII de son Pantagruel (présentation du personnage).

On remarquera que le meuble qui sert de support est brûlé probablement par un dispositif d'éclairage du même type. L'un et l'autre ont été trouvés au même endroit.

Le mot chaleuil est mentionné dans Le vieux parler tourangeau de Maurice Davau sous les formes de caleil, caleuil et chaleil. Masculin, il désigne « un lumignon de cuivre, à huile, qui s'accrochait au manteau de la cheminée ou au landier, ou bien se posait sur un trépied. »

R. Mineau et L. Racinoux ont identifié dans Vieux parlers de la Vienne d'autres formes et synonymes : crésot, créseil, chaleuil, chareuil et enfin calette dans le Loudunais d'où provient l'objet photographié à gauche, trouvé dans la ferme de mon grand-père (commune de Ceaux-en-Loudun). Ces auteurs donnent quelques renseignements sur la manière de se servir de cet objet : « Petite lampe de cuivre à fond plat, que l'on peut suspendre au moyen d'une tige en fer forgé munie d'un crochet. La calette qui n'est plus utilisée depuis longtemps, était pourvue d'un ou plusieurs becs où reposait l'extrémité d'une mêche baignant dans l'huile. » Le caleil représenté ici offre cinq becs. On pouvait donc mettre cinq extrémités de mêches pour obtenir plus de lumière.On remarquera aussi sur le meuble une marque de brûlure authentique qui probablement provient d'une mêche d'un caleil. Il faut noter aussi que la présence de becs facilitait le pliage de la tôle.

Serge Dutour (son site) nous communique :

Mon grand père né à Curçay en 1860 appelait votre « Chaleil » un « Crisioup », et la mèche était faite d'un tronçon de la moëlle séchée d'un jonc.

Crisioup est a rapproché de créseil ou encore crésot :

CRÉSEIL (Nord-Loud.) s. m. Petite lampe de cuivre à fond plat que l'on suspendait au moyen d'une tige en fer forgé muni d'un crochet.
Syn. : Chaleuil, chareuil, calette.
Var. : Crésot.

R. Mineau & L. Racinoux

in Vieux parlers de la Vienne

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Éteignoir

Eteignoir - ustensile pour éteindre les bougies

Photographie J.-C. Raymond

L'éteignoir est ce petit ustensile en forme de cône qui servait à éteindre les bougies. Mon grand-père disait tuer la chandelle. Il continua à utiliser ce terme après l'arrivée de l'électricité. Équipé d'un long manche, il permet d'éteindre les bougies dans les lustres ou encore les cierges qui peuvent être placés en hauteur.

Notons qu'Eugène Chevreul inventeur de la bougie stéarique est né à Angers en 1786.

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Lampe à pétrole avec réflecteur

Lampe à pétrole avec réflecteur

Photographie Jean-Claude Raymond

Ce modèle de lampe à pétrole avec réflecteur était utilisé comme lampe individuelle pour l'écriture, la lecture ou les travaux d'aiguille. Le réflecteur rond placé sur la photographie derrière le verre était coulissant ce qui permettait de l'orienter afin de renvoyer la lumière vers la zone à éclairer. Jusque dans les années 1950 les coupures de courant n'étaient pas rares et je me rappelle avoir travaillé à mes devoirs du soir à la lumière d'une lampe à pétrole.

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Lampe Pigeon

Lampe pigeon en laiton

Photographie Jean-Claude Raymond

Cette lampe en laiton est du type lampe à mèche trempant dans de l'essence minérale. La mèche ne sert qu'à permettre au pétrole de monter par capillarité. C'est la combustion du pétrole qui assure l'éclairage. Ce système exige un dispositif d'avance de la mèche qui se consume peu à peu. Elle doit juste dépasser du tube. Si elle dépasse trop, elle se consume vite et la lampe a tendance à fumer. Le réglage se fait par la molette qui entraîne une sorte de roue dentée dont les dents agrippent la mèche et permet donc de la faire monter ou descendre en fonction du besoin. On remarquera que la poignée comprend une partie plane verticale avec une échancrure. Elle servait à accrocher la lampe à un piton scellé dans mur par exemple.

Ce type de lampe a été inventé par Charles Pigeon en 1882. Dans l'état actuel, nous devons nous retourner vers la propriétaire pour vérifier si l'exemplaire présenté est bien de marque Pigeon car ayant obtenu un grand succès, il y eu de nombreuses contrefaçons. Nous recommandons le site entièrement consacré aux lampes de marque Pigeon. Ses principaux avantages sont d'être garanties inexplosibles et de pouvoir fonctionner dans toutes les positions.

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Lanterne avec bougie

Lanterne en tôle pour une bougie

Photographie Jean-Claude Raymond

La lumière était fournie par une bougie. Un verre devait protéger la flamme des courants d'air. La partie soutenant le verre s'ouvre pour permettre la mise en place de la bougie et de l'allumer et l'éteindre. Cet ustensile paraît rudimentaire contrairement aux lanternes de fiacre de la fin du 19e siècle, il n'y a aucun dispositif pour ajuster la place de la bougie dans l'axe de la vitre. La fabrication du toit tronc-conique semble également artisanale. La tôle a été percée par une pointe pour les trous ronds et par un burin pour les autres. Les trous sont nécessaires pour éviter l'accumulation de gaz carbonique qui finirait par arrêter la combustion. Malgré la simplicité de la fabrication, la présence du verre semblerait indiquer qu'il s'agissait d'un objet d'une certaine valeur car le verre fut un matériau cher très longtemps.

Ce système d'éclairage devait servir pour les déplacements hors de la maison. Il devait avoir un usage semblable à la lampe Pigeon qu'il a vraisemblablement précédée.

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Suspension pour lampe à pétrole

Suspension pour lampe à pétrole

J.-C. Raymond

Cette suspension est l'exemple typique d'un objet conçu avant l'arrivée de l'électricité et qui a été ensuite adapté à l'usage de l'ampoule électrique.

Dans le bas se trouve encore le réservoir de l'ancienne lampe à pétrole lampant (ou huile de pétrole ou encore Kérosène). Il a probablement été conservé pour son aspect esthétique. Mais, le verre de la lampe a disparu ainsi que le bec d'éclairage. On aperçoit l'ampoule électrique blanche oblongue au niveau de l'abat-jour.

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Liens

  • L'histoire de l'éclairage des lampes à huile jusqu'à l'électricité. Nous recommandons la visite de ce site à tous ceux qui veulent mieux connaître les différentes étapes de l'histoire de l'éclairage.
  • Lumières de l'œil - un magasin où vous trouverez tout ce qu'il faut pour faire revivre vos anciens luminaires à flammes.

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Dernière modification : 2010-09-19 - 10:02:04

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