Antick — l'espace des objets disparus ou en voie de l'être
Récompenses scolaires
Prix, billets de satisfaction
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Le spectacle composait la première partie. Suivait ensuite le discours de l'un des professeurs. En général, le dernier entré dans l'établissement en était chargé. Deux m'ont marqué. Je commencerai par celui prononcé par mon père ayant pour thème la rêverie. Il incitait les élèves à utiliser le temps libre des vacances pour rêver. L'autre discours avait pour sujet la plaisanterie que François Villon et quelques acolytes de passage à Saint-Maixent avaient fait subir à un prêtre du lieu. C'est à partir ou en souvenir de ce fait qu'un des boulevards passant à proximité du collège s'appelait boulevard de la Trouillette, tant le pauvre prètre avait été épouvanté.
Mais le moment attendu par les élèves était la distribution des prix proprement dite. Les meilleurs élèves recevaient des livres, d'autres moins méritants recevaient des certificats.
En écoutant le premier discours, je découvrais la signification du mot rêverie et me rendais compte que rêver pouvait être mis à profit. Lors du second, je pris conscience que le génie ne rimait pas obligatoirement avec respect des conventions. Mais, les distributions des prix disparurent. Je n'en connais pas la raison. J'imagine que cela faisait l'économie des livres. J'imagine aussi qu'avec l'accroissement des effectifs le petit théâtre devenait exigu. N'y-avait-il pas au contraire de moins en moins d'élèves pour y assister ?
On peut regretter au moins une chose. Sans nier la capillarité sociale, je dois dire que dans bien des familles la distributon des prix était l'occasion de faire entrer des livres dans les familles. Cela a été le cas pour beaucoup de familles paysannes que je connais et certainement des familles ouvrières.
Aujourd'hui, certes le prix du livre a relativement beaucoup diminué, on peut penser que chacun peut en acheter. Mais la gratuité des livres dans les écoles et les collèges ont conduit à ce que les enfants de certaines familles terminent leur scolarité sans avoir un seul livre à eux. Dans les années 1980, de part mes responsabilités, j'ai rencontré des familles qui n'avaient pas de dictionnaire chez eux : le dictionnaire ne fait pas partie des livres prêtés. Le dictionnaire n'est-il pas pour l'apprentissage de la langue un des outils indispensables pour accéder à la culture ? Il me semble que la sortie de l'école primaire devrait être accompagnée de l'attribution à tous les élèves d'un dictionnaire de la langue française.
Exemple typique des livres de prix distribués dans les années 1910-1920. Celui-ci a pour titre L'Hospice du Mont Saint-Bernard, 10e édition. L'auteur est indiqué de la manière suivante Le Bibliophile Jacob (Paul Lacroix). Il a été édité par CH. Delagrave, Paris, 15 rue Soufflot et comporte des illustrations de P. Kauffmann et A. Ferdinandus. La dédicace est signée Paul L. Lacroix, bibliophile, âgé de cent-vingt-cinq ans. Il contient plusieurs histoires bien édifiantes comme on savait en écrire à cette époque (surtout quand on a 125 ans) et qui aujourd'hui nous font sourire.
On peut penser qu'il a été distribué, le 25 juillet 1914, à un élève Berger qui fréquentait l'école communale de garçons Flachat à Asnières . Voir le diplôme ci-dessous qui a été retrouvé dans le livre.
Merci à
Françoise Adam qui m'a prêté ce livre.
Certificat accompagnant un prix distribué lors d'une lecture solennelle du palmarès en lycée.Année scolaire 1962-1963.
Certificat accompagnant un prix distribué lors d'une distribution de prix en école communale. Année scolaire 1913-1914.
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Dernière modification : 2010-02-14 - 19:18:00
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