Antick — l'espace des objets disparus ou en voie de l'être
Stylographe à plume
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Pour la
rentrée au collège, le cartable comprenait un
stylo. C'était une sorte de promotion. À
l'école primaire, nous n'avions eu droit jusqu'alors qu'au
porte-plume, des plumes et un encrier, en porcelaine ou en verre,
placé dans un trou de la table et qui avait donc peu de
chance de se renverser.
Au collège, l'autonomie commençait par la non fourniture par l'établissement de l'encre pour écrire. Le porte-plume et les plumes, il fallait les acquérir. Le stylo qui avait sa propre réserve d'encre remplaçait le porte-plume qui devait être accompagné d'une bouteille d'encre.
Le
modèle ci-dessous comprend un réservoir en
cahoutchouc. Le levier métallique qui est sorti (voir
illustration ci-dessous) comprime le réservoir. Il suffit de
tremper la plume dans une bouteille d'encre et de rabattre le levier.
Le réservoir reprend sa forme originelle et aspire de
l'encre.
Il existait d'autres types de réservoirs comme de petites bouteilles cylindriques en verre qu'on remplaçait quand elles étaient vides. L'arrivée du plastique a remplacé les bouteiles de verre par des cartouches plastiques.
Mais tous les stylos de ce type avaient un même défaut. Les différences de pression atmosphérique agissaient sur le débit de l'encre et cela d'autant plus que le changement était rapide. Le compagon indispensable du stylo était le buvard. Quand le temps passait d'une période de basse pression à une celle d'une pression plus haute, la pression dans le réservoir devenait plus faible que celle qui régnait à l'extérieur et l'encre avait du mal à gagner la plume. Il fallait alors secouer le stylo pour obliger l'encre à descendre d'où le risque de taches. Heureusement, tout écolier avait le plus souvent un buvard dans chaque cahier. A l'inverse, quand le le temps passait du beau à la pluie, la pression à l'interieur du réservoir chassait l'encre vers la plume. Certes les plumes étaient accolées à des supports ayant des formes souvent striées. Les stries devaient retenir le trop plein. Malheureusement, lorsqu'elles s'étaient bien gorgées, lors de gestes un peu brusques elles laissaient échapper de grosses gouttes. Le réservoir en cahoutchouc présentait un avantage sur les bouteilles et les cartouches, on pouvait en maintenant le stylo renversé tenter d'expulser de l'air pour diminuer la pression interne au réservoir. Mais, il fallait bien doser le maniement du levier car au début, la manipulation éjectait de l'encre dans les conduits ce qui augmentait encore le remplissage de la plume. Les stries ne pouvaient retenir le surplus d'encre qui s'écoulait le long du stylo sur les doigts - la catastrophe ! Quand l'encre n'arrivait pas, il fallait maintenir le stylo la plume vers le bas, actionner le levier afin de faire venir de l'encre en quantité juste suffisante. Attention aux surplus qui étaient sources de taches. Heureusement, il y avait les buvards. Lorsqu'on remet le levier en position replié, il fait remonter l'encre du conduit vers le réservoir et fait éventeullement entrer de l'air dans le conduit. Le temps de consommer, l'encre stockée dans les stries et il fallait recommencer la manipulation.
Le stylo s'est trouvé complètement inadapté au voyage aérien qui provoque même dans les cabines pressurisées des changements rapides de pression. Le stylo à bille a été inventé pour les besoins des pilotes et a détrôné le stylo traditionnel. En effet, le réservoir du stylo à bille (en général, le tube central) n'est pas fermé il est donc insensible aux variations de pression atmosphérique. Par contre, l'encre descend par gravité ce qui se révèle inadapté aux vols spaciaux.
Le stylo comportait son propre réservoir qu'il fallait remplir afin de ne pas tomber en panne sèche. Il était muni d'un petit levier qui compressait un réservoir oblong en caoutchouc. Il fallait que la base du corps du stylo plonge dans l'encre pour que l'aspiration entraîne de l'encre sinon il n'y avait que de l'air qui entrait. Ainsi, il était impossible d'aspirer le fond des bouteilles à fond plat. Certaines bouteilles avaient des formes telles que le montre l'illustration de droite. Elles permettaient une position inclinée et stable et une introduction en biais du stylo.
En général, la manipulation du levier entraînait un léger mouvement du stylo dont la plume raclant le verre émettait un crissement bien particulier.
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Dernière modification : 2010-02-15 - 16:42:40
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