Antick — l'espace des objets disparus ou en voie de l'être
Charette
Quelques détails
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
D'après photographie aimablement communiquée par Jacques Rallet.
On trouvait, il y a encore quelques années abandonnées dans les champs de vieux engins agricoles comme cette charrette. Ils étaient les témoins d'un temps qui précédait la conquête du monde agricole par le tracteur. Heureusement, des photographes en ont fixé ces images.
La construction des différentes parties d'une charrette nécessite la mise en œuvre de techniques évoluées. Plusieurs équipements sont associés : la charrette : un frein, un treuil, un moyeu, ainsi que des bois différents en particulier pour les roues.
D'après photographie aimablement communiquée par Jacques Rallet.
Le moyeu est la pièce en bois vers laquelle convergent les rais en bois. Cette pièce est tournée, percée suivant des angles précis des mortaises qui recevront les tenons des rais. Comme la roue, le moyeu est cerclé de fer en plusieurs endroits afin de prévenir l'éclatement.
Les roues des
charettes ou chariots sont soumises à de fortes contraintes
et se déforment légèrement. Elles ne
sont pas planes mais légèrement coniques. De
plus, elles sont montés en oppostion de sorte que
lorsqu'elles se déforment lors d'effors latéraux,
il y a toujours une roue dont le cône tend à
être aplati. Le grand diamètre de ce
cône tend à croître, Mais, il est retenu
par le cerclage de fer qui n'a pas qu'un rôle de protection
du bois lors du roulage. Lors des déformations, les tenons
des rais jouent dans les mortaises du moyeux. Cela devrait
entraîner une usure des tenons et des mortaises si on
choisissait pas deux sortes d'essence dont on disait qu'elles ne s'échauffaient
pas.
Le moyeu donc la roue
est montée sur une forte tige en acier l'essieu. Le moyeu
comprenait en son centre des bagues métalliques assurant la
rotation de la roue autour de l'essieu avec une friction faible. A
chaque extrémité de l'essieu, une rondelle et une
goupille empêchaient les roues de sortir.
D'après photographie aimablement communiquée par Jacques Rallet.
Le cheval est naturellement adapté à la traction mais il ne l'est pas pour retenir une charge qui le pousse. L'attelage avec le collier n'améliore pas la situation. Il a donc fallu adapter un frein sur les charrettes.
Il est composé d'une pièce en bois — le sabot, actionné par une petite manivelle solidaire d'une tige filetée qui rapproche ou écarte les sabots du cerclage des deux roues. En fait, le sabot de frein est en deux parties. Le support possède un patin qui frotte réellement et qu'on change quand il est usé. On avait déjà le schéma de principe des freins des automobiles avec leurs mâchoires et des garnitures.
La manœuvre des freins n'était pas rapide. Il ne s'agissait pas de freinage en vue d'un arrêt urgent. Il n'était pas rare de devoir commencer à tourner la manivelle avant d'être réellement arrivé dans les descentes.
D'après photographie aimablement communiquée par Jacques Rallet.
Le treuil
servait à arrimer les charges sur la charrette. On passait
des cordes, qu'on appelait lies
dans le Loudunais de l'arrière vers l'avant. On les
enroulait autour du treuil pour maintenir les gerbes de blé,
de foin ou encore des tonneaux. Le treuil est un cylindre de bois
autour duquel s'enroule les lies (1).
Il est
actionné au moyen d'une barre en acier passée
dans des trous qui traverse le treuil et que nous voyons sur la
photographie. Il y a deux trous perpendiculaires de façon
à placer la barre dans le trou qui permettait une meilleure
prise donc donnait une plus grande force pour le serrage. On remarque
que les trous sont usés par de multiples mises en place de
la barre et des efforts appliqués.
Enfin, il faut un
dispositif pour que le treuil maintienne le serrage des charges. C'est
le rôle de la roue métallique à
cliquet qui empêche le treuil de revenir en
arrière. Vous distinguez la pièce
métallique qui vient s'encastrer dans les cliquets par
gravité.
Pour
délier les charges, il faut serrer un peu plus fort pour
dégager la pièce d'un des cliquets et la relever
pour libérer le treuil. En cas de lourde charge, cette
manœuvre pouvait être dangereuse car si
l'intervenant n'était pas assez fort le treuil pouvait se
mettre à tourner. La barre métallique qui servait
à le commander pouvant asséner des coups d'une
force redoutable.
Note
1. Lie --> corde servant à lier
les gerbes ou le chargement d'une charette. (Vieux
parlers de la Vienne par R.
Mineau et L. Racinoux).
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Dernière modification : 2010-02-14 - 19:40:31
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